mardi quatre janvier

L'OPERA DE LAUSANNE

Bijoux de l'art lyrique, Pimpinone et La Serva padrona sont deux petits chefs-d'œuvre de l'opéra « buffa » naissant : légers, agités et burlesques. Voici le programme concocté par Éric Vigié, directeur de l'Opéra de Lausanne, pour sa toute première invitation sur le plateau de la Scène nationale.

❝ Telemann est le compositeur allemand le plus important quand il crée son Pimpinone, en 1725. Il aborde un thème plutôt osé pour l'époque : une jeune femme roturière, Vespetta, déploie des ruses pour se faire épouser par un barbon riche et naïf, Pimpinone. Composée en 1733, par Pergolèse, La Serva padrona explore quasiment le même thème : l'espiègle Serpina est servante chez un riche propriétaire, Uberto, qui est séduit par le charme et la malice de la jeune fille… Ces deux écoles de pensée musicale, si éloignées l'une de l'autre, se rejoignent pourtant d'une manière étonnante en donnant naissance à la comédie bouffe dans toute sa splendeur. Mis en scène par Éric Vigié et dirigés avec précision par Philippe Béran, les virtuoses de l'Opéra de Lausanne s'amusent follement sur ce répertoire enluminé. ❞

mercredi cinq et jeudi six janvier

L'HABIT(U)ATION

L'histoire d'une famille sans histoires va basculer peu à peu dans un univers surréaliste. Le décor se met en mouvement, le jardin envahit la maison, les murs se lézardent… c'est étrange. À la manière d'un polar à suspense, dans une mise en scène réglée au millimètre et avec des acteurs plus vrais que nature, Anne-Cécile Vandalem nous entraîne dans un monde fascinant.

❝ Dans la famille Senes, on ne fait rien, on ne dit rien. On vit d'une rente familiale, replié dans un pavillon de banlieue non loin de l'aéroport, au rythme des avions qui survolent la maison. Inna, la grand-mère, vit seule au 1er étage depuis qu'on ne la descend plus. La mère, agoraphobe, n'a jamais travaillé, le père ne travaille plus. Rien ne se passe jamais, si ce n'est une fois par an, un événement : l'anniversaire de la petite fille Anni. Son cadeau d'anniversaire, c'est un grand voyage en avion mais celui-ci promis chaque année ne se réalise jamais. Le jour de ses 7 ans, comme pour en finir avec cette immobilité, Anni crée l'événement, elle vend la vie de ses parents à des étrangers. Aussitôt l'univers familial commence à se déglinguer… On n'en dira pas plus pour préserver le suspense. La pièce déroule un thriller psychologique et burlesque qui agit comme un puissant stimulus contre l'immobilité. Un théâtre qui tranche dans l'ordinaire, les habitudes sclérosantes, les solitudes juxtaposées, la peur farouche de l'existence, la non-exposition de l'être et ouvre des portes de sortie fantastiques. Une forme extrêmement précise pour un contenu troublant ! Anne-Cécile Vandalem nous vient d'un jeune théâtre d'auteur belge caustique et créatif. Sa pièce précédente, (Self) Service, a fasciné les spectateurs par ses qualités plastiques et la force de son univers étrange et surréaliste. ❞